Publié le 23 Mai 2025
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu en deux décennies une pièce essentielle du marché immobilier. Il est généralement perçu comme une contrainte administrative par de nombreux propriétaires, pourtant il ne faut pas sous-estimer son pouvoir et son importance. Aujourd’hui, il est devenu un véritable outil de régulation, il influence la valeur du bien, son accessibilité au marché, et même l’obtention d’un prêt.
À l’heure de la transition écologique, le DPE ne se limite plus à une simple étiquette énergétique : il conditionne l’avenir du logement. Une mauvaise note – E, F ou G – peut entraîner une interdiction progressive de mise en location, affecter la valeur de revente et complexifier l’accès au crédit. Les banques intègrent désormais le DPE dans l’évaluation des risques, anticipant les coûts de travaux ou les pertes de rentabilité à moyen terme. Si le DPE a pris autant de place, c’est sans aucun doute dû à l’application de la loi Climat et Résilience, qui a pour objectif final d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Cette montée en puissance du DPE a mis en lumière des failles dans sa réalisation. Si la majorité des diagnostics sont fiables, une minorité pose problème, remettant en cause la confiance du public. Pour y remédier, le gouvernement a lancé un plan ambitieux : contrôles renforcés, sanctions accrues, recours à l’intelligence artificielle, réforme de la formation, et réflexion sur un ordre professionnel des diagnostiqueurs. Le DPE est opposable juridiquement : en cas d’erreur, la responsabilité du diagnostiqueur est engagée. Cela souligne l’importance de ne pas céder à la tentation du prix bas ou du résultat arrangé. Un diagnostic sérieux requiert du temps, des compétences et une rémunération à la hauteur.